Je parie que tu as déjà été approché sur LinkedIn par des sociétés de consulting et tu te demandes ce que c’est. Ou tu as juste peur de t’y aventurer ?
Alors aujourd’hui, tu es chanceux. Cet article présente des informations précieuses compilées par les pharmaciens de l’équipe qui sont déjà passés par le consulting en y restant pendant plusieurs années.
Aujourd’hui en France, plusieurs firmes pharmaceutiques font régulièrement appel à des consultants pour faire face à un besoin métier.
Qu’est-ce que le consulting ? Concrètement, tu signes un contrat avec ce qu’on appelle une “boîte de consulting”, et cette boîte de consulting vend une prestation (tes services) à ses clients (les entreprises pharmaceutiques par exemple). C’est donc la boite de consulting qui se charge de te trouver des missions au sein d’entreprises pharmaceutiques.
La boite de consulting t’offre généralement un contrat cadre en CDI, avec tout un tas d’avantages, aucun risque de précarité !
Mais attention à toi, car il peut y avoir des pièges, lis donc attentivement cet article. 😋
Les prestations proposées s’inscrivent soit dans le cadre d’un renforcement des effectifs ou bien dans le but d’apporter une expertise manquante.
Ces besoins concernent plusieurs secteurs pharma ; l’Assurance Qualité, le Contrôle Qualité, la qualification/validation, le développement industriel, le market access, la supply chain etc.
En réalité, tous les métiers peuvent être concernés. D’ailleurs, cela peut aller jusqu’au niveau de Directeur ! Tous les niveaux hiérarchiques sont concernés, tu pourrais donc être consultant tout au long de ta carrière.
Habituellement, on parle de consulting lorsqu’il y a un besoin limité dans la durée. Les entreprises évitent ainsi d’embaucher une personne en interne dans l’entreprise. En effet, les services du consultant sont payés par l’entreprise à la boîte de consulting sur une base journalière, habituellement par période de 3 à 6 mois. Le client s’octroie ainsi facilement le pouvoir de mettre fin à un service sans devoir payer des droits au consultant.
Toutefois, il faut noter que certains consultants peuvent rester sur un même poste pour de longues périodes (parfois plusieurs années). Ceci se justifie par des raisons financières comme évoqué plus haut, ou encore par l’absence d’ouverture d’un poste en interne malgré le besoin métier existant.
Les généralités étant dites, attaquons les autres questions que tu peux avoir !
On connait tous cette phrase des plus banales sur les offres d’emploi : “X années d’expérience minimum”.
Mais comment faire lorsqu’on sort de la fac ?
Le consulting est alors une bonne solution. Facilement accessible aux jeunes diplômés, il leur permet d’acquérir de l’expérience rapidement.
Tout d’abord, le consultant a un contrat cadre avec 5 semaines de congés payés et des jours de RTT (dépend de la boite de consulting).
Et s’il est embauché sur profil (voir §6), il reste payé même entre 2 missions, c’est ce qu’on appelle la période d’inter-mission. Il n’y a donc aucun risque de précarité comme certains pourraient le penser.
Pas d’inquiétude si tu n’aimes pas t’ennuyer. Les boîtes de consulting proposent généralement, lors de ces périodes, des missions de soutien, d’accompagnement des managers aux entretiens ou bien d’être formé sur un point en adéquation avec le projet professionnel.
De façon routinière, il y a habituellement un accompagnement des profils juniors lorsque le consultant se retrouve ne pas être assez qualifié lors d’une mission.
Au niveau des missions, être consultant permet un choix de missions plus varié et changer de secteur d’une mission à une autre est très facile. De plus, si la mission ne convient pas, il sera plus simple de demander à changer de mission que pour une personne employée en interne par une entreprise pharmaceutique qui devra alors démissionner.
Une personne mobile et qui désire découvrir d’autres villes en France peut très bien travailler 6 mois à Lyon puis 6 mois à Toulouse en étant consultant. De plus, plusieurs boites proposent des indemnités de longue distance qui permettent de prendre en charge tout le loyer du double logement (ou presque tout selon les situations).
Il est également possible que les frais des trajets vers la résidence principale soient pris en charge.
Au niveau du salaire, il y a souvent des primes mises en place en cas de cooptation (c’est-à-dire lorsque tu transmets le CV d’une personne de ton réseau et que cette personne intègre la boîte de consulting).
Il y a aussi une prime lorsque tu apportes à la boite une affaire (autrement dit, une mission auprès d’un client “industrie pharmaceutique”).
Les augmentations de salaires annuelles sont généralement supérieures dans les boîtes de consulting par rapport aux laboratoires pharmaceutiques.
Mais alors, quels sont les inconvénients du consulting ?
Malgré les avantages cités plus haut, le consulting n’est pas fait pour tout le monde.
Les missions peuvent être courtes et on peut être amené à déménager plusieurs fois dans l’année, ce style de vie ne plaît pas à tout le monde.
À noter que tu peux négocier, à la signature du contrat, une mobilité moindre. Par exemple, dans un secteur riche comme l’Ile-de-France ou la région lyonnaise, tu pourrais ne jamais avoir à déménager.
En effet, dans certaines boîtes, les managers peuvent se montrer très convaincants face aux jeunes diplômés et exagèrent délibérément certains avantages dans le but de les faire débuter dans leurs équipes.
De plus, on peut ressentir une pression à accepter une mission qui ne nous plaît pas forcément lorsqu’on est en période d’inter-contrat.
On peut ressentir un manque d’appartenance à une entreprise pour laquelle on travaille. Les consultants ne sont pas intégrés de façon similaire dans les différentes entreprises, en effet, certaines entreprises pharmaceutiques vont jusqu’à séparer les bureaux des consultants avec les internes.
Également, les restaurants d’entreprises sont souvent à des prix bien moins avantageux pour les consultants.
Les boîtes de consulting s’opposent parfois à l’internalisation du consultant en tant qu’employé interne au sein de l’entreprise à la fin de sa mission, et peuvent faire jouer certaines clauses (non concurrence) stipulées dans le contrat.
Important : Même si ce type de clauses n’est pas dans ton contrat, elles peuvent être présentes dans le contrat de prestation entre la boite de consulting et l’entreprise cliente.
Concernant le contenu des missions, certaines entreprises peuvent faire appel à des consultants pour réaliser des tâches moins intéressantes. Il peut également y avoir un stress de ne pas avoir de visibilité sur les prochaines missions (lieux et contenus).
Au niveau des salaires, il y a moins de primes et régulièrement pas de 13ème mois avec le consulting ; de même, rarement de propositions d’épargnes salariales.
D’autre part, les salaires sont généralement légèrement inférieurs à ce que proposent les grandes entreprises.
Deux types de contrat peuvent t’être proposés :
C’est un contrat qui est rédigé et signé pour un départ à une date donnée même si une mission n’est pas encore trouvée pour toi. Dans ce cas, si la boîte de consulting ne te trouve pas de mission tout de suite, tu seras tout de même payé dès la date mentionnée dans le contrat.
Dans ce cas, le contrat n’est rédigé et signé que lorsque la boite a trouvé une mission au consultant et que le consultant accepte celle-ci.
Petite parenthèse pour mentionner deux types de portages auxquels tu peux être confronté.
Si tu souhaites travailler à ton compte, mais sans créer ton entreprise, tu peux utiliser une prestation peu connue qui s’appelle le portage salarial. Comment cela fonctionne ?
Concrètement, tu contractualises avec une société de portage salarial chez qui tu es en CDI. Cette entreprise va s’occuper de la partie administrative (déclaration URSSAF, fiches de paie, mutuelle, prévoyance, facturation du client, etc.). Mais ce sera à toi de trouver tes missions auprès de tes clients. L’entreprise de portage salarial contractualise donc avec tes clients, et toi avec l’entreprise de portage salarial.
Deux gros avantages :
En contrepartie, tu as deux inconvénients majeurs :
Il s’agit cette fois-ci de quelque chose de plus classique. Tu crées ta propre entreprise de consulting, et tu “profites” d’un client d’une autre boîte de consulting.
Prenons un exemple :
Tu ne trouves pas de client (C) pour travailler en direct avec toi et ton entreprise (A). Cependant, une autre boite de consulting (B) travaille régulièrement avec le client (C). Sauf que B n’a pas de candidat à proposer pour un besoin exprimé par C. Tu t’arranges donc avec B pour être porté : ton entreprise A contractualise avec B pour travailler avec C.
B prend un pourcentage plus ou moins élevé sur le prix facturé à C, et tu travailles pour C avec les “couleurs” de B. C’est un peu comme si tu étais un sous-traitant de B.
Avantages :
Inconvénients :
Passons à la partie croustillante, comment bien choisir sa boîte de consulting ?
Si cet article t’a convaincu de tenter l’aventure du consulting, il est maintenant temps de choisir entre des boîtes toujours plus nombreuses et souvent à l’affût des jeunes diplômés pour leur proposer un contrat.
Lorsque tu déposes ton profil sur le LEEM emploi, LinkedIn, etc., plusieurs sociétés de conseils vont généralement essayer de te joindre dans les jours suivants.
Sache que dès le premier appel, il est probable que tes prétentions salariales soient interrogées. Si tu es pris de court, je te conseille de ne pas répondre plutôt que de donner une fourchette au hasard. N’hésite pas à demander à aborder cette question plus tardivement dans le processus de recrutement.
Il est aussi important de recueillir certaines informations cruciales :
Il faut savoir que l’on peut tout à fait s’épanouir dans une petite boîte de consulting de quelques dizaines de personnes. De plus, elles peuvent proposer des salaires et avantages plus attrayants.
Cependant, elles auront peut-être plus de mal à trouver une mission pour un profil junior par exemple.
La question de la rémunération sera détaillée dans nos prochains articles, reste à l’affût ! Voici cependant quelques indications rapides :
Paris et périphérie : viser une fourchette entre 40k et 44k € brut annuel
Autres régions de France : viser une fourchette entre 36k et 40k € brut annuel
Attention, les avantages (tickets restaurant, primes…) ne sont pas à prendre en compte dans cette fourchette.
Le feeling avec les managers est très important. Il faut sentir une certaine bienveillance de leur part, ne pas hésiter à réaliser plusieurs entretiens avec différentes boîtes pour appréhender au mieux leurs pratiques. Ne pas hésiter à les mettre en concurrence.
Il ne faut pas se laisser avoir par des discours souvent bien rodés, et garder un esprit critique sur ce que l’on te dit. Ne jamais oublier que tu es en position de force : le marché pharma est sous tension actuellement, tu auras forcément plusieurs propositions ! Sois patient, même si cela peut être difficile lorsque l’on est jeune diplômé, tu trouveras ainsi la boite qui te correspond le mieux.
Ne prends pas une décision d’engagement à la légère, pèse les pour et les contre. Ne prends pas de décisions hâtives. Pose-toi bien la question : si je fais ce choix, est-ce que je risque de le regretter dans 2 ou 3 ans au vu des informations dont je dispose ?
Un dernier conseil que je peux te donner, et pas des moindres, est d’interroger des personnes qui sont embauchées dans la boîte de consulting que tu envisages.
Pour cela, rends-toi sur notre discord pour poser toutes tes questions : https://bit.ly/semapharma-discord !
Kalil
Parce que le choix de ton orientation professionnelle impactera 35 ans de ta vie …
Ce choix ne doit pas être laissé au hasard !
Construisons ensemble une communauté d’entraide et d’information !
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