Eh non, cet article ne s’adresse pas uniquement aux grands timides. Peut-être que tu en es un, et c’est pourquoi tu as cliqué sur ce lien. Pourtant, à l’inverse, de nombreuses personnes non timides se posent cette question : comment être à l’aise à l’oral ?
L’aisance à l’oral, c’est comme parler une langue étrangère : ça se pratique.
Malheureusement, durant nos études de pharmacie, nous n’avons que trop peu l’occasion de pratiquer cet art. À part quelques options qui demandent des prises de parole face à une salle de TD, combien d’entre vous ont déjà tenu un discours devant un amphi plein ? Et surtout, combien d’entre vous l’ont fait sans trembler ?
Dans cet article, tu trouveras les conseils essentiels à une bonne prise de parole en public.
Ce que j’appelle l’attaque, c’est le début d’une présentation réussie, c’est ta 4ᵉ de couverture. Dès le début de la présentation, l’audience doit avoir les yeux grand ouverts, rivés sur l’estrade. Personne ne doit être sur son téléphone ou à moitié endormi. Et ça, c’est de ton ressort !
Le ton de ton intervention est donné par les premiers mots que tu emploies. Une technique assez simple est d’utiliser le registre de l’émotionnel dans ta première phrase. Par exemple, si tu fais une présentation concernant l’immunothérapie dans le cancer du sein, remplace le :
“Bonjour à tous. Aujourd’hui, je vais vous parler d’immunothérapie. Voici le plan que je vais suivre.”
Par :
“Bonjour à tous. Lors de mes recherches, j’ai été impressionné par le degré extrêmement poussé des recherches actuelles concernant le cancer du sein. Je suis ravi de pouvoir partager avec vous l’efficacité grandissante de l’immunothérapie. Pour cela, je vais commencer par aborder (annonce de plan)”
Avec une phrase pareille, tu fais une promesse, et tu ne peux qu’éveiller la curiosité de ton auditoire.
Il est compréhensible que ton sujet puisse ne pas t’intéresser. C’est parfois le cas lorsque notre prof nous impose une thématique, et malheureusement, il faut faire avec. Si le sujet ne t’intéresse pas, tu ne dois pas le laisser transparaître : surtout, ne minimise pas ton sujet. Par exemple, ne dis pas “je vais vous parler un petit peu de” ; pourquoi “un petit peu” ? Tu dois démontrer à ton auditoire que tu as des choses intéressantes à dire, efforce-toi de croire en ton sujet.
Bien entendu, nous avons tous le réflexe de répéter 150 fois devant le miroir. Pourtant, cette méthode peut parfois être contre-productive. Il ne faut pas pour autant la négliger, car elle a aussi de nombreux bienfaits.
Cette technique va permettre de se familiariser avec sa propre présentation. Les éventuels tics de langage seront rapidement repérés et ainsi, en apprenant de ses erreurs, répéter les fera disparaître.
Un exemple typique et concret : il faut éradiquer tous les “euh”. Durant tes répétitions, à chaque “euh”, choisis un mot pour le remplacer. N’hésite pas à utiliser le dictaphone de ton téléphone : enregistre-toi en train de parler. En te réécoutant, tu vas développer un regard extérieur et tu remarqueras tout de suite les mots qui vont bien et ceux qui ne vont pas bien. Et ne t’inquiète pas, personne n’aime entendre sa voix enregistrée, mais c’est pour la bonne cause !
Il est également intéressant d’utiliser cette technique pour quelque peu embellir le vocabulaire employé. Le français est une langue très riche, n’hésite pas à rechercher des synonymes aux termes que tu emploies. D’une part, cela te permettra d’éviter les répétitions de mots. Enfin, cela démontre une parfaite maîtrise de son sujet, chose que tu as déjà puisque tu as répété ton texte !
Il faut être très vigilant à ne pas répéter de façon excessive, le risque étant de donner l’impression, le jour J, de réciter son texte. D’autre part, un trou de mémoire sera automatiquement reconnu par l’audience. Une fois que le vocabulaire à employer est connu et qu’il n’y a plus de tics de langage qui font surface, il est nécessaire d’arrêter de se répéter.
Maintenant que tu as compris ce principe de forme, passons sur le fond.
« Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément. »
Boileau
Cette citation doit devenir ta devise lorsque tu te prépares à une présentation orale, et je vais t’expliquer pourquoi.
À cause du stress ou peut-être d’un simple manque de préparation, il arrive souvent que l’on n’aille pas au bout de nos phrases. Il y a plusieurs cas de figure qui sont engendrés par ce stress, par exemple :
-La phrase est coupée et on passe au sujet suivant
-On termine sa phrase par “donc voilà”
La technique de répétition décrite plus haut est efficace contre cette erreur, mais il faut bien l’avoir en tête.
Si tu n’arrives pas à aller au bout de tes phrases, c’est certainement que tu n’es pas certain de ce que tu racontes. Prends donc le temps de vérifier les informations.
Tout comme une phrase commence par une majuscule et se termine par un point, la majuscule et le point doivent s’entendre à l’oral. Veille bien à les entendre avec ton dictaphone. Pour t’aider, privilégie les phrases courtes. N’hésite pas à parler plutôt lentement, et laisser un court silence à chaque point
Tu peux avoir préparé ta présentation de la façon la plus minutieuse possible, la perfection n’est pas de ce monde.
Ne t’inquiète pas, les personnes en face de toi savent que tu es un être humain comme eux. Les erreurs sont permises, et peuvent même parfois être bénéfiques. En effet, elles peuvent détendre l’atmosphère, mais tout dépendra de comment tu les accueilleras. Prenons quelques exemples.
Tiens, je n’en ai pas parlé, mais j’espère que tu n’as pas oublié ta bouteille d’eau ? Tu as soif à force de parler, et tu ne veux pas perturber ta présentation ? N’y pense même pas ! Prends une pause, réhydrate-toi. Les pauses ne sont pas interdites. Elles rythment ton élocution, l’audience digère les informations que tu as transmises. Et puis, qu’est-ce c’est désagréable de parler la bouche sèche !
Ensuite, je peux te donner un deuxième consul-conseil… Eh mince, j’ai fait un lapsus.
Encore une fois, ce n’est pas dramatique. En parlant suffisamment lentement, tu pourras très facilement rebondir. Plutôt que de dire “consul-conseil” et d’enchaîner les mots à la suite, tourne-le ainsi, avec de l’assurance : “consul… pardon, je veux dire conseil”. Si tu arrives en plus à mettre une touche d’humour, tu as tout gagné 😉
On a beaucoup parlé d’élocution, de vocabulaire, d’entraînement. C’est bien beau tout ça, mais il ne faut pas oublier que lors d’une présentation orale, on est regardés en permanence.
Lorsqu’on est détendu, notre posture est forcément différente de lorsqu’on est stressé. Toutefois, il est parfois impossible de ne pas stresser dans une situation donnée, même avec toute la bonne volonté du monde.
Si tu es stressé, cela va naturellement se traduire dans ta posture. Ainsi, il faudra que ta posture soit artificiellement adaptée au début de l’oral, le temps que ça devienne habituel et naturel.
Concernant la posture, je t’invite vivement à te filmer lors de ta préparation, tu noteras automatiquement ce qu’il y a à corriger.
L’erreur typique est de patiner. Il faut éviter de trop bouger les pieds. Il est plus appréciable visuellement d’être ancré au sol. Pour éviter d’avoir l’air raide et immobile, n’hésite pas à utiliser tes mains : tu peux “parler avec les mains”, montrer du doigt un élément sur une diapo, etc.
Ici, il n’est bien entendu pas question de faire monter des gens sur scène. Cependant, interagir avec le public peut être très efficace pour obtenir leur adhésion. En faisant parler d’autres personnes que toi, tu peux en plus relâcher la pression.
Voici quelques idées avec notre exemple de l’immunothérapie :
“Avant de démarrer, à main levée, qui connaît le pourcentage d’efficacité d’une immunothérapie sur le cancer du sein ?”
Tu peux aussi récolter l’avis de l’auditoire en proposant un sondage sur une question précise, et donner ensuite l’opinion globale en France d’après les statistiques.
Enfin, si tu as un peu de temps à la fin de ton oral et que tu sens tes interlocuteurs assez avenants, pourquoi ne pas proposer un débat de quelques minutes : “que pensez-vous de tel ou tel sujet ?” N’hésite pas à laisser parler les autres au maximum avant de donner ton avis.
Pour finir, je t’invite à aller lire l’article “Comment faire de bonnes présentations powerpoint ?”
Roza
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